Netflix. “Ola cherche sa voie” change le regard sur les femmes divorcées en Égypte (2024)

Ola Abdel Sabour est une femme bien occupée désormais. Dans la saison2 d’Ola cherche sa voix, le spectateur retrouve cette Égyptienne divorcée peinant à trouver un équilibre entre vie privée et professionnelle. Dès la mise en ligne du second volet par Netflix, le 26septembre, la série est devenue la plus regardée sur la plateforme en Égypte. “Grâce à son cocktail d’humour et de drame, cette série a trouvé un écho particulier auprès du public en traitant des sujets réalistes permettant à chacun de s’y identifier”, salue le journal Al-Ahram, dans son édition francophone.

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De son côté, le journal Al-Masri Al-Youm est heureux de retrouver l’actrice Hend Sabri et de la voir mettre en lumière le quotidien de nombreuses femmes au foyer qui souffrent de “s’être oubliées ou se sentent dépassées par les responsabilités”.

De nouveaux défis

Ola Abdel Sabour, personnage inspiré d’une série égyptienne de 2010, Ayza Atgawez (“Je veux me marier”) évolue dans ce deuxième chapitre et bouscule les idées reçues sur la vie d’une femme divorcée. “Elle va au-delà du cliché du divorce en explorant les nuances des relations humaines”, estime Al-Ahram. “Avec cette saison, nous sommes confrontés à une femme plus mûre, confiante et plus consciente de ses sentiments et de ses besoins.”

Les défis auxquels est confrontée la quadragénaire sont plus importants que dans la première saison: elle tente de gérer l’éducation de ses enfants après le départ de son ex-mari, aidée par sa mère assez autoritaire, tout en maintenant son nouveau commerce de cosmétiques bio qui connaît quelques contretemps.

Al-Masri Al-Youm apprécie de voir à l’écran certaines problématiques trop peu représentées et auxquelles de nombreuses Égyptiennes sont confrontées. Elle “essaie encore de s’adapter aux exigences de sa mère, Soheir, qui a une forte personnalité et veut voir sa fille reprendre un mari”. Et doit faire face au retour depuis Dubaï de son frère, lequel profite d’un traitement de faveur de la part de leur mère.

Le regard social sur les femmes célibataires

L’éducation des enfants en tant que célibataire est un autre enjeu qui met en avant la recherche d’un “équilibre entre des méthodes éducatives anciennes et modernes” de la part des mères de cette génération. Un dilemme qui se reflète par exemple dans la manière dont Ola essaie “de parler à sa fille des changements biologiques qui surviennent à l’adolescence, lorsqu’elle hésite entre avoir une discussion franche et parler par sous-entendus”.

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Puis il y a son combat pour faire évoluer sa marque de cosmétiques bio tout en évitant des logiques productivistes qui nuiraient à la confiance en elles des femmes, comme les blanchiments de peau, par exemple. Ou encore sa difficulté à s’émanciper comme une femme indépendante face à une mère très présente et aux injonctions à se marier, de quoi explorer le “regard social accordé aux femmes célibataires”, souligne Al-Ahram.

Une actrice féministe

“Le casting de Hend Sabri, une actrice tunisienne de renom, est un choix judicieux”, considère le journal. La star de 44ans est en effet connue pour avoir incarné des rôles parfois sensibles de femmes émancipées ou luttant contre les préjugés sociaux, que ce soit en Tunisie ou en Égypte. Son incarnation d’Ola Abdel Sabour fait partie de ces rôles qui suscitent beaucoup de commentaires, parfois négatifs, explique le journal.

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Hend Sabri explique au mensuel égyptien Egypt Today s’être beaucoup impliquée dans l’écriture de son personnage cette saison. “Ola est, de tous les personnages que j’ai joués, celui dont je suis le plus proche”, confie-t-elle.Traiter de “sujets souvent délaissés alors qu’ils ont une existence dans tous les foyers” lui paraît “plus important que d’aborder un fait rare comme le meurtre”, ajoute-t-elle.

Le site panarabe siégeant à Londres Al-Sharq Al-Awsat est quant à lui ravi de revoir se former à l’écran un duo emblématique du cinéma arabe, avec l’arrivée d’un nouvel associé, Karim, interprété par son compatriote tunisien Dhafer L’Abidine. Karim étant franco-égyptien, Ola se rendra même en France pour affaires. Le critique d’art égyptien Ahmed Saad El-Din souligne, dans le journal, l’opportunité que représentent des plateformes comme Netflix pour les réalisateurs égyptiens, qui permettent de “réaliser plus d’œuvres alors qu’avant la production était limitée à la saison du ramadan”.

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